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Le salako

Aujourd’hui, nous allons parler d’un chapeau traditionnel saintois…

Vous l’aurez deviné, il s’agit du Salako.


Le Salako est le chapeau typique des Saintes. Apparu vers la fin du XIXe siècle, cette confection artisanale est très bien connue des habitants des îles des Saintes qui l’utilisent comme couvre-chef.

Aujourd’hui, le Salako est toujours fabriqué de manière artisanale, sur l'île de Terre-de-Bas par quelques derniers artisans qui détiennent encore l'art. Sa confection est très spéciale car il est fait à partir de fibres de bambou qui sont taillées en pointes puis piquées dans un bout de bois léger puis tressées. Le tour de tête est travaillé comme les nasses utilisées par les pêcheurs de l’île.




De plus, sa large bordure permet de garder le visage à l’ombre, réduisant ainsi les risques de coups de soleil. Il protège tant des rayons du soleil que de la pluie. Les pêcheurs saintois apprécie ce couvre chef pour sa légèreté, son confort mais surtout son utilité. Le Salako devient rapidement un accessoire indispensable pour une journée de pêche fructueuse.


En somme ce chapeau allie fonctionnalité et style car à la fin de sa confection, on y ajoute une petite touche décorative de tissu madras.



Nous savons maintenant que le Salako est porté par les pêcheurs saintois et fait partie de leurs identités.

Mais savez vous d'où vient ce couvre chef si particulier ?


Nul ne peut certifier avec exactitude comment est apparu ce couvre chef aux Saintes.

Certaines rumeurs disent que le Salako aurait été introduit vers la fin du XIXe siècle sur la tête d’un officier de la marine française en provenance d’Asie du Sud Est. Les officiers d’infanterie de la marine française basés au Tonkin en 1973 portaient un “Salacco” dont la forme rappelle celui des Saintes.


Une autre hypothèse rapportée par les anciens de l’archipel affirme que le Salako aurait fait son apparition avec l’arrivée d’Annamites Indochinois déportés aux bagnes des Saintes en 1873, pour rébellion envers la France. Condamnés à cinq ans de travaux forcés, quelques-uns sont restés pour se livrer à l’agriculture sur l’île de Terre-de-Bas et par la suite, ils introduisirent ce chapeau.


Ce qui est certain c’est que le Salako provient des Indochinois car son appellation et sa forme rappelle son cousin le Salacco qui est plus ou moins similaire à notre Salako saintois mais de forme beaucoup plus plate, petite et de composante différente.



Aujourd’hui, même si que son usage s'est fortement raréfié, il est encore porté par certains pêcheurs pour lesquels c’est un parfait accessoire de travail, protégeant du soleil comme de la pluie grâce à ses bords larges indéformables par le vent et tenant bien en place avec son lacet. La silhouette particulière de ce couvre-chef se repère de loin en mer et aide à identifier un bateau saintois.


Le salako ne manque pas de refaire son apparition dans le costume d'apparat traditionnel saintois lors des festivités et représentations du folklore local.


Le Salako est un élément propre de la représentation de l'identité saintoise. Il figure également sur les armes de l'office municipal du tourisme de Terre-de-Haut.


À Terre-de-Haut, sur la place de la mairie, à l’extrémité côté église, est érigé un monument à la mémoire des marins-pêcheurs saintois disparus en mer, constitué d’une sculpture presque grandeur nature d’un pêcheur debout dans son canot appelant désespérément son compagnon disparu. Deux symboles identifient le pêcheur saintois : la saintoise et le salako.